Rupert Murdoch a donc jeté l'éponge. A quelques heures du vote, par le Parlement britannique, d'une motion demandant qu'il retire son offre d'achat des 61% de parts qui lui manquaient dans le bouquet satellitaire BSkyB, le magnat des médias a annoncé qu'il cédait à la pression. Il est devenu «trop difficile de progresser dans ce climat», a indiqué dans un communiqué News Corporation, le groupe fondé par Murdoch. Difficile est une litote. Intenable serait plus juste. L'affaire des écoutes illégales pratiquées par le tabloïd dominical News of the World, et probablement par d'autres journaux du groupe, prend depuis quelques jours une ampleur politique inédite. Et commence à coûter très cher au patron de presse de 80 ans.
La décision, annoncée il y a une semaine, d'arrêter la publication de News of the World, l'un des fleurons de son empire, avait été prise dans un seul but : calmer les esprits et poursuivre sans encombre son projet de rachat, entamé il y a plus d'un an, de BSkyB,une entreprise nettement plus rentable que News of the World.
Le pari n’a pas fonctionné et Murdoch semble désormais incapable de contenir le déferlement de révélations. Espionnage des téléphones portables de personnalités, d’acteurs, de politiciens, de sportifs, mais aussi d’adolescentes assassinées, de familles de soldats tués en Afghanistan ou de victimes des attentats de 2005 à Londres… la liste n’en finit plus.
Des policiers ont été payés pour donner des information