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Libération
EDITORIAL

Supplétif

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publié le 14 juillet 2011 à 0h00

Cinq soldats morts pour la France à la veille d’un 14 Juillet. Morts pour la France ou morts pour rien ? L’intervention occidentale en Afghanistan a échoué et l’Occident qui croyait apporter civilisation et démocratie à ce pays pauvre et déchiré doit en tirer les conséquences. L’intervention française qui a suivi les attentats de septembre 2001 se justifiait à la fois au nom de la «guerre contre le terrorisme» et au nom de la lutte contre l’obscurantisme des talibans. Menée à ces fins et avec l’aval du Premier ministre socialiste de l’époque, Lionel Jospin, cette opération a longtemps bénéficié du soutien des Français. Les talibans avaient fait de leur pays un sanctuaire d’Al-Qaeda, tout en menant une politique islamiste monstrueuse notamment envers les femmes afghanes.

Mais dix ans plus tard, l’Afghanistan reste toujours aussi pauvre, déchiré et obscurantiste. Là-bas, la France n’a été que le supplétif d’une guerre menée et décidée à Washington. Il a ainsi fallu attendre la décision d’Obama de commencer à retirer ses troupes pour que Sarkozy fasse de même. Soixante-neuf militaires français ont payé de leur vie ce combat douteux et sans issue. L’Occident s’est retrouvé allié d’un régime corrompu où le propre frère du président Karzaï, assassiné mardi, est accusé d’être un narcotrafiquant. Sur ce terrain, les talibans, soutenus par le Pakistan, grand allié des Etats-Unis ne pouvaient que prospérer. Preuve encore qu’en Afghanistan, comme en Libye, il n’y a pas de solution seule