Peu à peu, dans la douleur et les controverses, l’opposition syrienne s’organise. Ce week-end se tenait à Istanbul, en Turquie, la sixième réunion d’opposants syriens à l’extérieur du pays. Avec, cette fois-ci, l’objectif clairement affiché d’en sortir avec une structure représentative, qui puisse servir tout à la fois de représentant et de porte-voix aux contestataires, qui manifestent de plus en plus nombreux depuis quatre mois, malgré une féroce répression qui a provoqué la mort d’au moins 2 000 personnes et conduit à des dizaines de milliers d’arrestations.
Clandestinité. L'objectif de cette conférence de salut national, qui réunissait quelque 300 opposants syriens, est partiellement rempli : une «déclaration nationale de principes, vision pour l'avenir de la Syrie» a été adoptée hier, et un Conseil de salut national de 25 membres mis sur pied. En partie parce que le régime syrien a empêché violemment, vendredi, la tenue d'une réunion parallèle dans un faubourg de Damas. Le rassemblement a été attaqué à balles réelles par les milices et services de renseignement du pouvoir, tuant neuf personnes. Or, les délégués à l'intérieur du pays devaient désigner 50 représentants au conseil, afin de compter au total 75 membres. La répression, qui contraint des opposants de l'intérieur à la clandestinité, ne facilite pas les contacts et les échanges avec les «exilés».
Ce Conseil de salut national, censé élire un exécutif restreint de onze membres, est présidé par l'avo