Il montre du doigt la caricature dessinée sur la banderole qu'il brandit. Hosni Moubarak, en maillot de bain, un cocktail à la main sous les palmiers : «Mourant, lui ?» Place Tahrir, comme ce manifestant, ils ne sont pas nombreux à croire que l'état de santé d'Hosni Moubarak se soit réellement dégradé. «Et même s'il l'était… Je ne veux pas le voir mort sans avoir été jugé !» Dimanche soir, l'hôpital de Charm el-Cheikh a rapidement démenti que l'ancien président, âgé de 83 ans, soit tombé dans un coma profond, comme l'avait affirmé quelques minutes plus tôt son avocat. Des sources proches de l'entourage de l'ancien raïs assurent cependant qu'il est effectivement malade.
L’information n’est pas nouvelle : l’an dernier, son retour, le visage livide, le corps raide, après une hospitalisation en Allemagne pour ablation de la vésicule biliaire et d’une tumeur à l’estomac, avait relancé les spéculations sur sa succession. Le mois dernier, son avocat avait annoncé que l’ancien président souffrait d’un cancer à l’estomac, avec multiplication des métastases.
Rumeurs. Mais depuis son départ du pouvoir, le 11 février, nul n'a vu d'image de Moubarak. D'abord réfugié dans sa résidence de Charm el-Cheikh, il aurait été transféré à l'hôpital de la station balnéaire après l'annonce de son placement en détention provisoire. Chaque fois que la justice a réclamé son transfert dans une prison du Caire, des rumeurs alarmistes ont coupé court à la manœuvre. Crises cardiaque