Menu
Libération

Vienne en services commandés pour Moscou

Article réservé aux abonnés
publié le 19 juillet 2011 à 0h00

La Lituanie va rappeler son ambassadeur à Vienne «pour consultation». Cette mesure, rarement appliquée entre deux Etats membres de l'Union européenne, traduit l'émotion dans les pays baltes où, le week-end dernier, un politologue est allé jusqu'à qualifier l'Autriche de «petit pays de merde». La raison de cette colère ? La justice autrichienne a laissé filer, vendredi, un ex-officier du KGB, moins de vingt-quatre heures après son interpellation. Mikhaïl Golovatov était pourtant activement recherché pour son implication dans un massacre commis en 1991 en Lituanie. Mais, dans l'indifférence la plus totale, la justice a impérieusement ignoré le mandat d'arrêt européen. Un manquement assumé qui ne doit rien au hasard.

En juin 2007, déjà, elle libérait un très gros poisson des renseignements russes, un certain Vladimir Voschschov. Cet espion du FSB (ex-KGB) était sur le point de se procurer les plans du Tigre, l’hélicoptère de combat du producteur franco-allemand Eurocopter. Pris la main dans le sac à Salzbourg, on lui fabriquera en catastrophe un passeport diplomatique, sur injonction russe, avant de le mettre dans un avion, direction Moscou. L’Allemagne, qui avait lancé une demande d’extradition, s’était étranglée d’indignation. Depuis Berlin s’est fait une raison. Vienne n’a pas l’intention de brusquer ses puissants amis russes. En 2004, le ministère autrichien de l’Intérieur et les services secrets russes ont même signé un contrat de coopération dans le cadre