«Vous n'êtes pas morts pour rien.» Sous une pluie battante, Nicolas Sarkozy a présidé hier, aux Invalides, un hommage national aux sept soldats français tombés en Afghanistan au cours des derniers jours. Chacun d'entre eux a été élevé au rang de chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume. L'air grave, le chef de l'Etat a assuré qu'ils s'étaient battus pour une «grande cause» : «Vous avez combattu dans une guerre juste engagée contre une tyrannie qui emprisonnait tout un peuple, qui opprimait les femmes, qui maintenait les enfants dans l'ignorance et qui avait transformé tout un pays en base arrière du terrorisme et de l'obscurantisme.»
Finalité. Nicolas Sarkozy a ainsi voulu répondre à tous ceux qui, au lendemain de l'attentat-suicide ayant coûté la vie à cinq soldats français le 13 juillet, avaient exprimé leurs doutes sur la finalité de l'engagement militaire français en Afghanistan. Mais ce discours à l'imparfait résonne étrangement au regard de la montée en puissance des talibans et du risque d'une reprise de la guerre civile après le retrait des troupes étrangères. «Il est normal que la nation rende hommage à nos militaires morts en Afghanistan, mais l'émotion n'interdit pas de se poser des questions, dit Paul Quilès. Certes, ils ne sont pas morts pour rien. Mais pour quoi sont-ils morts ?»
L'ancien ministre (PS) de la Défense, qui redoute de nouvelles victimes dans les rangs de l'armée française à brève échéance