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Libération

Quand Scotland Yard était infiltré par les tabloïds

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Symbole d’intégrité, la police londonienne voit sa crédibilité s’effondrer.
publié le 20 juillet 2011 à 0h00

Finalement, Sir Arthur Conan Doyle avait peut-être raison, lui dont le héros Sherlock Holmes et son exceptionnelle acuité intellectuelle humiliaient régulièrement les chief constabulary et autres inspecteurs de Scotland Yard, perçus comme un peu lents à la détente. Pourtant, dans leurs livres, Conan Doyle comme Agatha Christie ont témoigné, eux, d'un certain respect pour la force de police, drapée dans une aura de tweed, dotée d'une réputation d'intégrité absolue. C'est ce mythe qui est désormais brisé.

Scotland Yard n’est que le surnom de la Metropolitan Police of London, l’une des 57 forces de police britanniques, toutes indépendantes les unes des autres. Great Scotland Yard est une rue, une impasse plutôt, où se situait jadis l’entrée arrière du siège original de la Metropolitan Police, dans Whitehall, le quartier des ministères. En 1890, changement d’adresse, mais le pli est pris, le surnom adopté. Et le nouveau siège devient New Scotland Yard. Un surnom devenu tellement officiel qu’il est affiché sur une pancarte tournante, accrochée en haut d’un mât devant le siège de la police. Fiction et réalité ne sont jamais éloignées, à Scotland Yard. Au point que le système informatique utilisé par toutes les polices britanniques s’appelle le «Home Office Large Major Enquiry System», un acronyme pour Holmes (Sherlock) ! C’est dire si les événements des derniers jours ont semblé, pour beaucoup, relever de l’hallucination.

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