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Libération
Portrait

Un empire et une dynastie

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A 80 ans, l’homme d’affaires australien possède des dizaines de médias, et a fondé trois familles.
Rupert Murdoch (Reuters)
publié le 20 juillet 2011 à 0h00

Ils étaient tous là, sans exception. Le 16 juin, sirotant du champagne et dégustant des huîtres fines, tout le gratin politico-médiatique britannique se pressait dans les jardins de l’Orangerie, en plein cœur de Londres. Le Premier ministre David Cameron et son épouse Samantha, son vice-Premier ministre libéral-démocrate Nick Clegg, mais également le chef de l’opposition travailliste Ed Miliband et son frère David, tous avaient répondu favorablement à l’invitation de Rupert Murdoch à la fête estivale annuelle de News International, la branche britannique de son groupe.

Le scandale des écoutes illégales de News of the World avait déjà pris une ampleur inquiétante, mais personne n'avait pour autant décliné l'invitation de celui que tous considéraient encore comme l'un des hommes les puissants du pays. Rupert Murdoch n'a jamais été avare de son soutien, mais toujours à celui qu'il a perçu comme le futur gagnant. Après avoir soutenu Margaret Thatcher, il avait changé de bord en 2007 pour appuyer le New Labour de Tony Blair, avant, en 2010, de choisir comme poulain le conservateur David Cameron.

Le magnat australo-américain, né à Melbourne il y a 80 ans, a peut-être laissé errer son regard sur la foule de courtisans, sur ses proches, son fils James, président de News International, et sa directrice générale, sa protégée Rebekah Brooks, se disant que tout ce scandale des écoutes n’était qu’un hoquet désagréable en regard du chemin parcouru, d’un empire construit sur cinquan