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Libération
TRIBUNE

«Etat du peuple juif» ou «Etat du peuple d’Israël»?

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publié le 21 juillet 2011 à 0h00

De nombreux obstacles entravent la voie de la reprise des négociations entre Israël et les Palestiniens, et ce n’est qu’un avant-goût des obstacles qui surgiront dans les négociations à proprement dit. L’un de ces obstacles réside dans l’exigence préalable d’Israël à une reconnaissance palestinienne de l’Etat d’Israël comme l’Etat du peuple juif. Exigence que les Palestiniens repoussent.

Examinons ce qui sous-tend cette exigence, avancée déjà, me semble-t-il, sous le gouvernement d’Ehud Olmert.

Si, en fin de compte, sous le couvert de cette formulation, se dissimule le refus absolu d’Israël d’accueillir sur son territoire les réfugiés de la guerre de 1948, pourquoi procéder de manière indirecte et ne pas l’affirmer clairement ? On sait bien qu’en ce qui concerne les réfugiés de la guerre de 1948, qu’ils se trouvent en Cisjordanie, à Gaza ou dans les pays arabes, il existe, à mon avis, une unanimité écrasante de plus de 95% des citoyens juifs de l’Etat d’Israël pour refuser, avec force, le retour de ces réfugiés à l’intérieur d’Israël, mais dans le seul Etat palestinien. Car il est évident que le retour de tout réfugié et sa réinsertion ne peuvent s’effectuer que dans sa patrie avec laquelle il partage une identité commune et non dans sa «maison», qui n’existe plus et qui est située désormais dans un pays étranger. Les réfugiés de 1948 peuvent s’insérer dans un Etat palestinien à une distance maximum de dix, quinze kilomètres de leur maison détruite ou de la terre qui leur a ét