Ils seraient, selon les rumeurs qui courent au sein de la rébellion, des combattants sanguinaires, des pilleurs et des violeurs. Les mercenaires africains, recrutés par Muammar al-Kadhafi dans les premiers jours du conflit, auraient semé la terreur, massacrant civils et combattants sans distinction. Quinze d'entre eux sont aujourd'hui détenus à Zintan, dans une madrasa transformée en prison. Interrogés par Libération sans la présence de leurs gardiens, ils ressemblent plus à de pauvres hères perdus dans une guerre à laquelle ils n'ont rien compris qu'à des tueurs déterminés à écraser la rébellion.
«Roi de l'Afrique». Ils viennent principalement du Mali, du Tchad et du Niger. Deux sont soudanais, un est algérien. Agés de 14 à 41 ans, tous vivent depuis au moins un an en Libye. Cinq y sont même nés. Ils habitaient à Tripoli, la capitale, Obari ou Sebha, deux villes du Sud fidèles au Guide. Ils travaillaient comme peintres en bâtiment, vendeurs ambulants, chauffeurs ou bergers. Avant la révolution et la guerre civile, la Libye comptait entre 1,5 et 2,5 millions de migrants, sur un total de 6,5 millions d'habitants. Depuis, plus de 600 000 d'entre eux ont fui le pays, selon l'Organisation internationale pour les migrations. Les combattants détenus à Zintan disent, eux, être restés volontairement. «Des officiers de Kadhafi sont venus à Obari et nous ont affirmé que la France, la Grande-Bretagne et des terroristes d'Al-Qaeda avaient attaqué la Libye. I