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Libération

La famine, nouvelle arme des shebab

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Somalie . Les islamistes ont interdit aux organisations humanitaires l’accès aux zones sous leur contrôle.
publié le 23 juillet 2011 à 0h00

L’exceptionnelle famine qui frappe la Somalie occasionne un bras de fer entre l’insurrection islamiste et la communauté internationale. Les «shebab», des jihadistes en guerre contre le pouvoir central, ont annoncé vendredi qu’ils interdiraient l’accès à certaines régions sous leur contrôle, niant toute famine alors que 350 000 personnes sont menacées à court terme en Somalie et que sévit, dans la corne de l’Afrique, la pire sécheresse de ces dernières décennies.

Présence.«Les groupes interdits précédemment ne sont pas les bienvenus pour travailler dans les zones sous notre contrôle», a déclaré vendredi Ali Mohamud Rage, porte-parole des shebab. Le Programme alimentaire mondial, qui délivre l'essentiel de l'aide en Somalie, fait partie des organisations déjà interdites en 2009 par les jihadistes. L'agence onusienne avait cessé début 2010 ses opérations dans les régions sous contrôle islamiste. Elle avait toutefois maintenu une présence en Somalie, particulièrement dans la capitale, Mogadiscio, dont le gouvernement central contrôle quelques quartiers, avec l'aide des 7 000 Casques blancs de l'Union africaine.

Toutefois, selon la communauté humanitaire, la prise de position dure d’Ali Mohamud Rage cache des situations contrastées. Les shebab n’agissent pas comme une organisation monolithique et, plus tôt dans la semaine, ils s’étaient engagés à laisser passer l’aide humanitaire. Leurs pratiques diffèrent selon les régions et les commandants. Le porte-par