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Libération

Un maire catalan fait scandale en tentant de délocaliser ses immigrés

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publié le 23 juillet 2011 à 0h00

Il y a trop d’immigrés dans sa ville et il aimerait les répartir dans les localités voisines… Les propos du maire de Salt, une ville catalane de 31 000 habitants, ont provoqué la stupeur en Espagne la semaine dernière. La proposition du nationaliste Jaume Torramadé consiste, peu ou prou, en une délocalisation de l’immigration jugée surabondante. Salt, dans la riche province de Gérone, a connu une arrivée massive d’étrangers au cours des dernières années : entre les Marocains, les Sénégalais, les Soudanais, la minorité sikh et quelque 70 autres ethnies, la population compte 45% d’immigrés. Quant aux autochtones, 80% d’entre eux ont plus de 58 ans.

Jaume Torramadé a proposé de se débarrasser d’une partie des étrangers dans les villages des environs, où prédominent les Catalans de souche. Il veut accompagner cette «purge» ethnique d’un quota limitant la proportion d’étrangers dans les agglomérations catalanes. Le maire s’était déjà illustré, en 2004, en voulant désengorger ses écoles des enfants immigrés. Autre mesure radicale qu’il a suggérée : accorder la priorité aux Catalans de souche dans l’octroi de logements publics.

Ces propositions n'ont pas abouti, mais la stigmatisation des étrangers est relayée par ses administrés : «Notre ville a connu des problèmes de sécurité liés à la présence croissante d'immigrés», assure ainsi un employé municipal de Salt. Alors que la droite a applaudi les propositions de Torramadé, le gouvernement socialiste de Madrid s'est, lui, off