Ils marchent à travers le pays, campent et occupent les places, se réunissent en sommet, manifestent, tiennent des assemblées… Un peu plus de deux mois après l'étincelle qui a mis le feu aux poudres, l'autodénommée Spanish Revolution est toujours en marche. Les pavés de la Puerta del Sol brûlent à nouveau de mille et une revendications : les indignados sont de retour. Ils n'étaient jamais vraiment partis, vous diront-ils. Leur point d'information, une simple bâche recouvrant un comptoir bricolé de bouts de bois au milieu du grand carrefour madrilène, est resté en service depuis le 13 juin, jour où ils avaient levé le camp après un mois d'occupation héroïque. Mais faire venir des indignés des quatre coins du pays, comme ils l'ont fait ce week-end, pour remplir à nouveau chaque centimètre carré de leur Puerta del Sol est un tour de force admirable en plein cœur de l'été.
Euphorie. Hier soir, lors d'une manifestation qui a relié la gare d'Atocha à la place emblématique, ces indignés ont uni leurs voix pour scander le désormais traditionnel «ils ne nous représentent pas !» en allusion aux gouvernants et à la classe politique. La veille, les six cortèges venus de régions différentes avaient fait une entrée triomphale à la tombée de la nuit sur la Puerta del Sol.
Des contingents, formés chacun d'une centaine de personnes - étudiants, chômeurs et retraités -, étaient partis il y a un mois de Barcelone, Valence, Malaga, Saint-Jacques-de-Comp