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Libération

Oslo, du choc au recueillement

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Breivik, le procès d'une tueriedossier
Hier la capitale, qui s’interroge toujours sur le massacre, a rendu hommage aux victimes.
publié le 25 juillet 2011 à 0h00

Certains sont venus avec de grands briquets électroniques. D'autres n'ont que des allumettes. Accroupis sur le trottoir détrempé, ils rallument les bougies éteintes par les pluies de la nuit. Une jeune femme a les yeux rougis. Un vieil homme sanglote doucement, les bras croisés. Tous regardent tête baissée les centaines de bouquets de roses blanches et rouges déposés depuis vendredi soir devant la cathédrale d'Oslo. «Never Forget, Never Forgive» (Ne jamais oublier, ne jamais pardonner), peut-on lire sur une feuille de papier découpée en forme de cœur. Hier, à partir de 10 heures, des centaines de personnes arrivent peu à peu sur le parvis de la cathédrale.

En silence, elles s'alignent le long du trottoir ou derrière des barrières métalliques. Les voitures officielles déposent le Premier ministre travailliste, Jens Stoltenberg, le roi Harald V et sa femme, Sonja. Des familles de victimes rentrent dans la cathédrale par petits groupes. Ils sont venus assister ce dimanche à la cérémonie de «la douleur et de l'espoir». Durant son discours retransmis à la télévision, Jens Stoltenberg s'efforcera de ne pas pleurer. Dans la foule, plusieurs anonymes éclateront en sanglots.

Deux jours après les attaques qui ont fait au moins 93 morts, les Norvégiens paraissent stupéfaits, sous le choc. Ils emploient les mêmes mots : «incrédulité», «incompréhension» ou «inimaginable». Tous se souviennent du lieu où ils se trouvaient et de ce qu'ils faisaient quand ils ont app