Après la lutte victorieuse, il y a quelques semaines, contre la hausse des prix du fromage blanc, la grogne contre les inégalités sociales continue en Israël, cette fois-ci pour dénoncer l'augmentation du coût du logement. Les manifestations se sont multipliées ces derniers jours. Dimanche soir, 2 000 manifestants se sont rassemblés devant la Knesset, le Parlement israélien, à Jérusalem au cri de «Le peuple veut la justice sociale». La veille, 30 000 Israéliens avaient défilé dans le centre de Tel-Aviv pour dénoncer la pénurie d'appartements à prix abordables. Alors que le salaire moyen israélien a augmenté de 17% en cinq ans, pour s'établir à 8 900 shekels par mois (environ 1 800 euros), le prix d'un appartement a augmenté en moyenne de plus de 50% et le coût des locations de près de 30%. A Tel-Aviv, la hausse des prix des appartements a été vertigineuse : dans les quartiers centraux, les studios de 30 m2 se louent 3 000 shekels (600 euros) alors que le salaire minimum est de 4 100 shekels (820 euros).
C'est d'ailleurs dans le centre économique du pays que la protestation a commencé. Des étudiants et des jeunes couples ont transformé un des boulevards huppés de Tel-Aviv en camp de tentes. La droite a tenté de discréditer les protestataires en dénonçant une récupération politique de la gauche. Elle a raillé les «enfants gâtés» de Tel-Aviv, ces jeunes «bobos de gauche» qui refusent d'aller s'installer dans des villes moins en vogue et plus