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Libération
Reportage

La Norvège traumatisée à perpétuité

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Anders Breivik a plaidé non coupable, hier, lors d’une comparution à huis clos, alors que le pays doute de son système judiciaire très clément.
publié le 26 juillet 2011 à 0h00

Mette et Howard, un couple de Norvégiens quinquagénaires, sont arrivés dès 10 heures, hier, devant le tribunal d'Oslo. «Nous n'en pouvions plus de regarder la télévision et de pleurer. Nous sommes passés tout à l'heure déposer des fleurs devant la cathédrale et nous nous sommes dit qu'il fallait venir ici. Nous voulons voir le monstre de nos propres yeux», expliquent-ils en regardant la façade grise du bâtiment où pend un drapeau en berne. Comme les centaines de personnes rassemblées autour du tribunal, Mette et Howard n'auront pas vu Anders Behring Breivik.

Isolement. L'auteur présumé des deux attaques qui ont fait 76 morts vendredi à Oslo et sur l'île d'Utoya, selon un nouveau décompte, est entré, et sorti, du tribunal hier vers 13 heures sans être aperçu par la foule, empruntant probablement un tunnel dans les sous-sols. Breivik a comparu à huis clos durant trente-cinq minutes face à un juge. L'audience publique, pour laquelle il voulait apparaître vêtu d'un uniforme militaire, lui a été refusée. Selon le juge qui l'a auditionné, Breivik a plaidé non coupable, expliquant qu'il voulait sauver l'Europe, envoyer «un signal fort», et non tuer le maximum de gens. Comme le procureur l'a demandé, Breivik sera placé en détention provisoire durant huit semaines, dont quatre à l'isolement. Ce délai pourra être renouvelé selon les besoins de l'enquête.

A l'extérieur du tribunal, la foule est restée calme. Seule une petite bousculade s'est produite qu