Le face-à-face tendu entre manifestants serbes et policiers albanais du Kosovo a continué hier tout au long de la journée après la décision des autorités de Pristina de prendre le contrôle des deux principaux postes frontaliers avec la Serbie afin d'imposer un embargo commercial sur les produits serbes. Bruxelles a condamné l'initiative. La porte-parole de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, a déclaré que «l'opération des autorités kosovares n'a pas été utile». C'est la première fois depuis la proclamation d'indépendance, le 17 février 2008, que Pristina tente d'imposer sa souveraineté dans le nord, cette zone limitrophe de la Serbie et peuplée presque exclusivement de Serbes.
«Action planifiée».«Nous exercerons la pleine souveraineté dans cette partie du pays», a martelé hier le vice-Premier ministre kosovar, Hajredin Kuci, en précisant que l'opération avait été «ordonnée» par le Premier ministre kosovar, Hashim Thaçi. «C'est une action planifiée et organisée ayant pour objectif de provoquer le peuple serbe vivant dans le nord du Kosovo», a rétorqué sur les ondes de la télévision nationale serbe Borko Stefanovic, participant aux négociations avec Pristina entamées depuis mars sous l'égide de l'Union européenne pour résoudre plusieurs questions pratiques. La dernière session de pourparlers a été repoussée à septembre. Belgrade refuse toujours d'accepter l'indépendance de son ancienne province, peuplée de