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Libération

Nouvelle charge contre l’avortement en Pologne

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publié le 27 juillet 2011 à 0h00

Apeine croit-on le débat clos que déjà il rebondit. Tel est, en Pologne, le sort de la question de l'avortement. «Le corps de la femme est la propriété de la triple alliance entre l'Etat, l'Eglise et les embryons», raillent les manifestants contre un nouveau projet de loi interdisant pratiquement l'avortement. Si ce projet, qui durcit une législation déjà la plus restrictive d'Europe, est adopté, «les femmes le paieront de leur vie et de leur santé», avertit Katarzyna Bratkowska, responsable du mouvement des femmes du 8 mars. Le 1er juillet, le jour où le pays prenait en grande pompe la présidence européenne, le Parlement polonais discutait de l'interdiction de l'avortement, y compris dans les cas d'inceste, de viol, de malformation irréversible du fœtus ou de danger pour la santé de la femme - cas dans lesquels il est actuellement autorisé. Le texte, qui avait circulé dans les paroisses, a recueilli 600 000 signatures.

Le Parlement a décidé d’envoyer le projet en commission, une manière de ne pas trancher sans s’attirer les foudres de la puissante Eglise catholique. Le sujet ressurgit lors de chaque élection. Les prochaines législatives étant prévues le 9 octobre, la gauche postcommuniste a donc riposté en proposant un contre-projet qui, lui, libéralise l’IVG, la femme pouvant avorter jusqu’à la douzième semaine de grossesse pour des raisons psychologiques ou matérielles. Selon les organisations féministes, 180 000 avortements clandestins sont pr