«Bongo et Sassou sont des rigolos à côté des Obiang !» L'auteur de cette sentence ne souhaite pas être identifié, par peur de représailles. Mais il sait de quoi il parle. Ce «prestataire de service» a travaillé durant des mois dans un lieu qui défie l'imagination : un immeuble de 2 185 m2, sur la prestigieuse avenue Foch, à Paris, transformé en propriété privée par la famille du président Teodoro Obiang, au pouvoir en Guinée équatoriale depuis 1979.
Ce bien hors norme, dont l’existence avait dans un premier temps échappé aux policiers chargés de l’enquête sur le patrimoine des dirigeants africains, est dans le collimateur des juges Roger Le Loire et René Grouman, qui instruisent le dossier des «BMA» (biens mal acquis). La propriété s’étend sur six étages et des dizaines de pièces. Escalier monumental, salle à manger en corail, turquerie en panneaux Lalique : ses occupants ne se refusent rien. Mais, selon plusieurs témoignages, ils se montrent négligents avec le personnel qui entretient les lieux, et avec les prestataires de service.
Par ailleurs, les autorités de Malabo, la capitale de Guinée équatoriale, n'apprécient guère qu'on s'intéresse à leurs affaires. Fin juin, elles poursuivaient devant le tribunal correctionnel de Paris le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) pour «diffamation publique» suite à la publication d'un rapport, en juin 2009, qualifiant le régime d'«autoritaire». Dans ce document, le CCFD év