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Libération
Récit

Karzaï perd le contrôle du Sud afghan

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L’attentat qui a coûté la vie au maire de Kandahar, hier, fragilise un peu plus la mince assise du président dans la région, alors que la coalition a déjà entamé le retrait de ses troupes.
publié le 28 juillet 2011 à 0h00

La bombe était cachée dans le turban. Un kamikaze a tué, hier, Ghulam Haidar Hameedi, le maire de Kandahar, la grande ville du Sud afghan. Selon le chef de la police provinciale, l'édile discutait avec quelques administrés dans la cour de l'hôtel de ville lorsque la bombe a explosé. L'attentat, revendiqué par les talibans, a également tué un civil et blessé un garde de sécurité. «[Les responsables de cette attaque] sont des terroristes qui ne veulent pas que l'Afghanistan soit reconstruit», a réagi le président, Hamid Karzaï, dans un communiqué.

Rivalités tribales. Cet assassinat, le quatrième d'un haut responsable de la province de Kandahar depuis le début de l'année, fragilise encore un peu plus le chef de l'Etat, déjà affaibli par l'annonce du retrait des troupes de l'Otan d'ici à la fin 2014. Hameedi était l'un des proches de Karzaï, appartenant à la même tribu pachtoune des Durrani. Après s'être exilé vingt ans au Pakistan, puis aux Etats-Unis, il n'était rentré en Afghanistan qu'en 2006, lorsque le chef de l'Etat lui avait proposé ce poste de maire.

Sa disparition s’ajoute à celle d’Ahmed Wali Karzaï, chef du conseil provincial et demi-frère du Président, assassiné le 12 juillet par l’un de ses gardes. Les deux hommes régentaient la province, s’assurant de la protection des intérêts du clan présidentiel. Wali Karzaï était connu pour s’arroger un pourcentage sur les contrats de reconstruction et de sécurité financés par la communauté internationa