Menu
Libération

La France rappelle à l'ordre le président guinéen

Article réservé aux abonnés
Alpha Condé, l’ancien opposant historique élu fin 2010, interdit la presse de relater l’attentat commis contre lui le 19 juillet.
Le président guinéen Alpha Condé, le 23 mars 2011 à l'Elysée, à Paris (AFP Johanna Pyneeandee)
par
publié le 28 juillet 2011 à 15h50

La France a adressé jeudi un sévère rappel à l’ordre au président guinéen Alpha Condé, l’ancien opposant historique élu démocratiquement fin 2010, en lui demandant de ne pas entraver la liberté de la presse et d’organiser rapidement des élections législatives.

L’ancienne puissance coloniale, qui veut voir dans la Guinée un des rares exemples de transition démocratique en Afrique, a vivement réagi à l’interdiction faite aux médias guinéens de relater l’attentat commis le 19 juillet contre Alpha Condé.

«Nous sommes préoccupés par la liberté des médias en Guinée. L'attentat contre le président Condé ne doit pas justifier des restrictions aux libertés fondamentales», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.

«La France réprouve l'interdiction faite à tout média national d'évoquer l'attentat contre le chef de l'État ou d'organiser des émissions interactives à caractère politique», a-t-il poursuivi. «Cette interdiction constitue une atteinte grave à la liberté d'expression et nous demandons au président Condé de reconsidérer cette décision en sa qualité de garant des libertés en Guinée», a-t-il insisté.

Cette décision d’interdiction a été prise mercredi par le Conseil national de la communication (CNC) de Guinée, un organe gouvernemental.

Des élections législatives

La France avait condamné l'attaque de soldats ayant visé le 19 juillet le domicile privé d'Alpha Condé à Conakry. Elle avait exprimé sa solidarité avec le chef de l'Etat guinéen, à qui l