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portrait

Toujours prêt

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Hervé Ghesquière. Aucun signe de vague à l’âme chez le reporter français relâché par les talibans après 547 jours de captivité.
Le journaliste Hervé Ghesquière, ex-otage en Afghanistan, à l'aéroport de Villacoublay, dans les Yvelines, le 30 juin 2011. (Photo Bertrand Guay. AFP )
publié le 28 juillet 2011 à 0h00
(mis à jour le 28 juillet 2011 à 7h32)

Sous le promontoire de son large front, son regard est sans faille, presque étranger à son périple d'otage des talibans. L'adrénaline, la peur qui transcende, il l'a connue à ses débuts de journaliste, mais très vite «le coup de sang de jeunesse a cédé la place à l'analyse géopolitique, au décryptage sur le terrain». Son père, représentant de commerce, et sa mère, coiffeuse, auraient préféré que leur fils unique ait un métier stable, ils l'imaginaient fonctionnaire. Mais Ghesquière a le goût des voyages et de l'aventure. Et puis il y a ce film, Under Fire, sorti en 1983, «l'histoire d'un journaliste envoyé au Nicaragua pour couvrir la Révolution populaire sandiniste». Originaire de Villeneuve-d'Ascq, il s'inscrit à la faculté de géographie de Lille, obtient sa maîtrise et intègre l'école de journalisme de Marseille. Il fait ses premières armes à Radio France Lille, Marseille et Aix, travaille ensuite pour France 3, France Info, «ma deuxième école de journalisme», alterne les piges et CDD jusqu'à signer définitivement chez France 3 en 2005.
Téméraire à demi-avoué, il tourne son premier reportage de guerre en Croatie, couvre les débuts du conflit en Bosnie. En novembre 1993, il est capturé par les Khmers rouges :«Ils ont volé tout mon matériel mais m'ont relâché le soir même, après des heures de négociations. Je suis rentré à pied, à travers les rizières. Le terrain était miné.» Il retourne en Bosnie en 1994, puis c'est l'Irland