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Libération
Reportage

La réplique populaire de Chine

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La mort d’un vendeur de rue, tabassé par la police à Anshun, a provoqué mardi le soulèvement des minorités pauvres.
publié le 29 juillet 2011 à 0h00

Comme un lointain écho chinois au drame de Sidi Bouzid qui avait enflammé la Tunisie, des centaines de personnes ont affronté la police, mardi, à Anshun dans la province du Guizhou, après le décès d’un vendeur ambulant qui aurait été battu à mort par la garde urbaine. Des images publiées par la télévision hongkongaise Cable TV montrent des manifestants le visage en sang et un véhicule incendié. Les heurts auraient duré plusieurs heures pour ne se calmer que dans la soirée, après que les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau pour disperser la foule, laissant, selon l’agence Xinhua, 30 blessés parmi les manifestants et 10 au sein de la police. Cette soudaine colère populaire a éclaté après une altercation entre un marchand ambulant de 52 ans amputé d’une jambe, Deng Qiguo, et la Chengguan, la garde urbaine, qui lui avait confisqué sa balance. Il a été retrouvé mort quelques instants plus tard. Même si les conditions de son décès ne sont pas claires, il n’en a pas fallu davantage pour qu’une partie de la population de cette ville de 220 000 habitants s’en prenne immédiatement à ce qui cristallise l’ensemble des violences, humiliations et faits de corruption de l’Etat à l’encontre des plus pauvres.

«Bras armé». La Chengguan a été créée il y a quatorze ans afin de traiter les problèmes d'ordre liés à la fulgurante urbanisation chinoise. Elle est chargée de faire respecter la circulation sur les espaces publics, d'évacuer les mendiants et vendeurs à la sau