Mais qu'a donc fait Zakaria Moumni pour mériter ça ? Le cas de cet ancien champion marocain de boxe thaï, âgé de 31 ans, est une énigme. Arrêté le 27 septembre 2010, à l'aéroport de Rabat, il a été détenu pendant cinq jours au secret, interrogé et torturé par les services de renseignements, avant d'être condamné à trois ans de prison et 28 000 dirhams (près de 2 500 euros) d'amende pour escroquerie au terme d'un procès expéditif et monté de toutes pièces. Son avocat n'a pas pu y assister, les deux personnes qui ont porté plainte ne résident pas à l'adresse indiquée sur les documents et ils ne se sont jamais présentés au procès malgré les convocations. «Au point que l'on se demande s'ils existent», souligne Taline Moumni, l'épouse de Zakaria, de nationalité française et résidant dans la banlieue parisienne.
«Imaginaire». En janvier, la peine de Zakaria Moumni, détenu à Rommani, à une heure et demie de Rabat, où réside sa famille, a été réduite à trente mois de réclusion. C'est encore beaucoup pour un délit que tous ses proches, soutenus par Human Rights Watch et Amnesty International, jugent «imaginaire».
La raison d'un tel traitement ? Il semble que son insistance à rencontrer personnellement le roi Mohammed VI soit la source de ses malheurs. Moumni est un homme simple et entêté. En tant que champion du monde 1999 de light contact, une catégorie de la boxe thaï, il a droit à un poste d'éducateur payé par le ministère marocain des Spo