Curieusement, en Norvège comme ailleurs en Europe, tout le monde s’interroge sur la responsabilité de l’extrême droite dans les tueries que vient de connaître la Norvège. Plus rares sont ceux qui tentent de cerner les raisons de la montée du populisme et aujourd’hui de la violence dans un pays caractérisé par la quasi-absence de cette dernière (en 2010, il n’y a eu que 31 meurtres pour une population de 4,9 millions d’habitants), la cohésion sociale, un chômage quasiment nul.
La première alerte est venue des résultats obtenus aux dernières élections législatives par le Parti du progrès (FRP), mouvement populiste qui se caractérise notamment par son hostilité à l’islam et réclame une limitation de l’immigration non occidentale. En 2009, ce parti, qui se situe hors du système politique traditionnel, a obtenu 22,9% des suffrages, après avoir déjà atteint près de 22% quatre ans plus tôt. Même si les attentats paraissent être des actes isolés, on peut se demander s’ils n’annoncent pas une nouvelle étape de cette évolution, marquée par la montée de la violence. Celle-ci est sans précédent en Norvège. En revanche, en Suède, il y a eu récemment, en particulier à Malmö, grande ville nordique où le pourcentage des immigrés dans la population est le plus important, des agressions contre des immigrés et des affrontements entre ces derniers et des Suédois de souche.
Certes, l’immigration n’est pas le seul facteur qui explique la montée du Parti du progrès. Le FRP se distingue également en