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Libération

Au Cambodge, les droits de l’homme sur une mauvaise pente

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publié le 30 juillet 2011 à 0h00

Il y avait au début des années 90 une illusion selon laquelle l’opération massive des Nations unies pour réhabiliter le Cambodge après des décennies de guerre avait «enraciné» la démocratie. Une nouvelle constitution avait été rédigée. Des élections, jugées raisonnablement justes et libres, avaient eu lieu en 1993, avec un taux de participation de près de 90%. Une société civile vivace bourgeonnait sur les friches d’un pays rajeuni. Le Cambodge faisait figure d’exception dans la région, passant d’un bond du régime autocratique post-Khmers rouges à un gouvernement libéral, une sorte de «miracle cambodgien» qui défiait les leçons de l’histoire.

Ce rêve s’est effrité progressivement, particulièrement depuis que le Premier ministre, Hun Sen, a marginalisé l’opposition politique après les élections de 2008. La plupart des représentants des organisations locales de défense de droits de l’homme ne veulent plus, désormais, être cités nommément. Le risque de se faire jeter en prison pour avoir critiqué le tout puissant Hun Sen ou son épouse, Bun Rany, laquelle porte le titre d’«honorable docteure pleine de sagesse», est tout simplement trop important. Le directeur du bureau de Phnom Penh de la commission des Nations unies pour les droits de l’homme, Christophe Peschoux, a dû quitter le pays en mai, après que Hun Sen a demandé à toutes les agences gouvernementales de cesser de coopérer avec lui.

Rien n'illustre mieux la dégradation du respect des libertés fondamentales que la question d