Il a fini par écouter les voix qui, à gauche comme à droite, l'exhortaient depuis plusieurs semaines à quitter le pouvoir «le plus tôt possible». A l'issue du Conseil des ministres de vendredi, José Luis Rodríguez Zapatero a annoncé la tenue d'élections anticipées le 20 novembre, au lieu du scrutin prévu en mars 2012. Même s'il affirme qu'il laissera à son successeur un pays en voie de «consolidation économique», le président du gouvernement n'a pu éluder la raison de son départ prématuré : la crise. Il a reconnu la nécessité de réinjecter de la confiance en économie comme en politique, de «projeter de la certitude», selon ses mots.
Ces trois dernières années, les Espagnols avaient mal accepté qu'il leur tienne des discours minimisant les effets de la crise avant d'imposer à l'impromptu des plans d'austérité drastiques. Pour une écrasante majorité de la population, le chef du gouvernement appartenait déjà au passé. L'injonction était donnée il y a deux semaines par le journal de gauche El País, dans un éditorial inattendu : «Si Zapatero veut rendre un dernier service à son pays, il doit abandonner le pouvoir le plus tôt possible.»
Éclaircies. Le Premier ministre avait toujours affirmé avec obstination qu'il irait jusqu'au bout de la législature. Il signe donc un départ précipité. Même à gauche, plus personne ne voulait de délai, pas même Alfredo Pérez Rubalcaba, investi candidat socialiste le 9 juillet. L'a