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Kennedy, un mur et un mythe en béton

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[Guerre froide] . Le 26 juin 1963, le président américain prononce à Berlin-Ouest le célèbre speech qui marqua la solidarité du monde libre avec les habitants.
publié le 30 juillet 2011 à 0h00

Le gris et austère hôtel de ville de Schöneberg, avec son beffroi de style néorenaissance qu’affectionnait le Reich bismarckien, est redevenu une simple mairie d’arrondissement, même si celui-ci est l’un des plus peuplés de la capitale allemande depuis la fusion avec le quartier voisin de Tempelhof. Chic mais pas trop, affectionné par des écrivains comme Günter Grass ou Hans Magnus Enzensberger, ce quartier est aussi depuis des lustres le cœur du monde gay berlinois. Une mairie comme tant d’autres dans la capitale allemande si chaque jour, à midi, ne carillonnait la «cloche de la liberté» offerte en 1950 par une souscription de 16 millions d’Américains. Depuis 1990, les élus berlinois siègent à nouveau dans la mairie qui se dresse entre l’avenue Karl-Liebknecht et l’allée Karl-Marx, dans l’ex-Est.

Mais pendant plus de quarante ans, l'hôtel de ville de Schöneberg fut le centre du Berlin démocratique. Celui issu des premières élections libres de l'après-guerre, où dans une ville en ruine et administrée par les Alliés, triomphèrent les sociaux-démocrates suivis par les chrétiens-démocrates, les communistes arrivant loin derrière, malgré les efforts de l'occupant soviétique. Devant la mairie, la place s'appelle John-Fitzgerald-Kennedy. En mémoire de cette journée du 26 juin 1963, où, devant un demi-million de Berlinois, le président américain martela ces mots passés à l'histoire : «Tous les hommes libres, où qu'ils souhaitent vivre, sont des citoyens de Berlin-Ouest, et c'es