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Libération
Récit

Libye : la mort étrange d’un chef rebelle

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Le meurtre d’Abdel Fatah Younès, numéro 2 de Kadhafi rallié aux insurgés, pourrait déstabiliser l’opposition armée.
Abdel Fattah Younes, le 6 juillet dernier à Benghazi. (REUTERS)
publié le 30 juillet 2011 à 0h00

Tout demeure trouble dans l’assassinat du général Abdel Fatah Younès, ex-compagnon d’armes de la première heure et ministre de l’Intérieur de Kadhafi, rallié dès février à la rébellion pour en devenir le chef militaire. Les autorités de Benghazi, la capitale des insurgés, assurent que le chef du commando des tueurs aurait été arrêté, mais on ne sait toujours rien ni de son identité ni, surtout, de ses motivations. Une seule chose pour le moment est certaine : la mort de celui qui dirigeait, quasiment depuis la révolte en Cyrénaïque, les forces insurgées, fragilise un Conseil national de transition (CNT) désormais reconnu comme seul gouvernement légitime par un nombre croissant de pays.

Qu’il ait été tué dans un règlement de compte ou abattu, comme l’assure la version officielle, par des sicaires du Guide à même d’agir impunément dans la zone contrôlée par les rebelles, le signal est tout aussi préoccupant.

Tortures. «Je vous demande de ne pas prêter attention aux rumeurs que les forces de Kadhafi essaient de propager dans nos rangs», affirmait jeudi soir, en annonçant l'assassinat, Moustapha Abdeljelil, président du CNT, lui-même ancien ministre de la Justice du régime. Selon les autorités, le général Younès avait été rappelé de son quartier général près du front de Brega pour être interrogé par une commission d'enquête à Benghazi à propos de ses échecs militaires. Il aurait été enlevé sur la route par des hommes armés. «Nous avons récupéré le cor