C'est une guerre, une guerre menée avec des chars, des mitrailleuses, des tireurs d'élite et les shabbiha, des milices de voyous, contre des populations largement désarmées, que le régime syrien a engagée dimanche dans plusieurs villes pour en reprendre le contrôle. Dans la vieille cité de Hama, au moins 100 civils ont été tués, selon la Ligue syrienne des droits de l'homme. Une vingtaine d'autres civils, la plupart touchés à la tête et à la poitrine, ont aussi trouvé la mort à Deir el-Zor, dans l'est du pays, et 6 à Harak, dans le sud. A Homs (centre), 5 autres personnes sont décédées quand des habitants sont descendus dans la rue en soutien à Hama. Le bilan total de la journée s'élèverait à près de 140 morts. «La Syrie est en sang», s'est indigné le site internet SyrianRevolution2011, moteur de la contestation.
Ramadan. La violence de l'attaque a fait réagir les chancelleries. «Je pense qu'on peut dire sans se tromper que le gouvernement syrien est engagé dans une guerre totale contre son propre peuple», a lancé un représentant de l'ambassade américaine à Damas. «Ils tuent leur propre peuple, ils envoient leurs chars dans leurs propres villes. C'est absurde. Cette guerre totale […], je crois, n'est rien d'autre qu'un dernier acte totalement désespéré. D'un côté, vous avez un prétendu mouvement de réformes, et de l'autre côté, la guerre, des attaques sans merci sur Hama et Deir el-Zor, ça n'a aucun sens», a ajouté J. J. Harder, sur