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Libération
TRIBUNE

La Libye après l’assassinat de Younès

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Le monde arabe en ébullitiondossier
publié le 2 août 2011 à 0h00

L’assassinat du général Abdelfattah Younès, chef d’état-major des forces libyennes libres, est un événement majeur - et, pour ceux qui l’ont connu, particulièrement tragique. Mais ce n’est en aucune façon la catastrophe militaire et politique que se plaisent à décrire ceux qui, en France et ailleurs, ne manquent aucune occasion de discréditer les insurgés.

D’abord, toutes les résistances, toutes les rébellions armées ont eu à faire face à des drames de ce genre, fruits de machinations plus ou moins clairement ourdies par l’ennemi. La Résistance française, par exemple, a connu maints cas d’élimination, après trahison, de responsables de premier plan, à commencer, toutes proportions gardées, par Jean Moulin. L’Alliance du Nord, en Afghanistan, vit son chef, Ahmed Shah Massoud, victime d’un attentat à la caméra piégée après avoir été vendu, sur le territoire même de l’Alliance, par l’un de ses supposés piliers. La même chose se passa avec le FLN algérien dont les rangs furent décimés par des agents infiltrés ou des maquisards retournés par les services français. Les révolutions sont toutes à la merci d’un commando dormant, d’une cinquième colonne, d’un gang instrumentalisé. Et leurs états-majors politico-militaires - il faut avoir perdu toute mémoire historique pour l’ignorer - ont toujours été les cibles privilégiées de ces doubles jeux, de ces tueurs sortis de l’ombre.

Ensuite, le coup est, certes, dur pour Benghazi. D’autant que le Conseil national de transition (CNT) perd ave