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Libération
Reportage

Le Caire impatient de voir le clan Moubarak en cage

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Le procès du président égyptien déchu et de plusieurs dignitaires de l’ancien régime doit débuter aujourd’hui à l’académie de police.
publié le 3 août 2011 à 0h00

Il y sera, c'est sûr. Mohamed Hegazi, 31 ans, avocat, a même prévu d'y passer la nuit, espérant faire partie des 600 personnes qui pénétreront ce matin dans l'académie de police du Caire, où le procès doit avoir lieu. Il veut le voir entrer dans cette infamante cage de métal, identique à celles où, par milliers, ceux qui s'opposaient à lui et au système ont défilé, trente ans durant. Hosni Moubarak devant ses juges, Mohamed Hegazi en rêve depuis le 12 avril, jour où la justice a, enfin, cité l'ancien raïs à comparaître pour répondre des accusations de corruption, et de la mort de manifestants pendant la révolution de janvier. «Ce type a bousillé notre pays. Tout a été abîmé : la justice, nos institutions et notre fierté», explique-t-il.

Malaises. Dans la foule qui attendra dès l'aube, Ahmed Salem, 32 ans. Deux fois arrêté par Amn el-Dawla, la sinistre sécurité de l'Etat, dix fois torturé, cent fois enragé : «Je veux qu'il réponde de ses crimes. Sinon, à quoi ça sert cette révolution ? A quoi bon tous ces morts ?» Sa femme a beau lui dire, fataliste, que le procès n'aura pas lieu, qu'il sera sûrement immédiatement ajourné, comme quasiment toutes les précédentes audiences des membres de l'ancien régime, que Hosni Moubarak sera probablement absent pour raisons médicales, que l'armée ne lâchera jamais son ancien chef, qu'il en sait trop, Ahmed refuse de perdre espoir.

Le ministre de la Santé, Achraf Hatem, l’a assuré la semaine dernière : l’ex-pr