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Libération

Les casseroles russes de Haider au grand jour

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publié le 4 août 2011 à 0h00

Cet automne se tiendra en Autriche un procès un peu spécial. On aurait dû y voir Jörg Haider assis sur le banc des accusés, mais l'ancien homme fort de l'extrême droite autrichienne est mort dans un accident en octobre 2008. Post mortem, le parquet anticorruption de Vienne lui reproche d'avoir obtenu la nationalité autrichienne pour deux «investisseurs» russes, en échange d'un financement occulte.

Des proches de l’ex-chef du Parti autrichien de la liberté (FPÖ) et ancien gouverneur de la province de Carinthie devraient payer pour lui. Ils sont mis en examen pour blanchiment d’argent et participation. En son domaine, un minuscule Land méridional peuplé de moins de 600 000 habitants, «le prince Haider» a toujours vu les choses en grand.

Selon la justice, Haider aurait demandé à ses deux amis slaves de financer, à hauteur de deux millions de dollars, la promotion en Formule 1 de l’un de ses protégés. Une fois munis de leur passeport Schengen, obtenu grâce à des interventions de Jörg Haider auprès du gouvernement, les Russes se sont montrés reconnaissants : en 2007, ils ont versé 900 000 euros (1,24 million de dollars de l’époque) supplémentaires sur un compte bancaire auquel Haider avait accès, à discrétion. Depuis, la Carinthie n’a offert aucun champion de F1 à la postérité. Le talent manquait… Mais le système financier général de corruption, lui, a perduré.

Tout au long de sa carrière, Jörg Haider aura dénoncé la corruption des élites de son pays. Pourtant, depuis sa mo