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Libération
Reportage

Françaises tuées en Argentine : un juge sous forte pression

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Martin Perez doit gérer l’impatience des médias et de la population, soucieuse de l’impact négatif de ce double meurtre sur la réputation de cette zone touristique.
par Mathilde Guillaume, Correspondante à Buenos Aires
publié le 5 août 2011 à 0h00

Dans son petit bureau du palais de justice de Salta, le juge Martin Perez tente de ne pas succomber à la pression médiatique et internationale pour trouver au plus vite un coupable. «Le temps de la justice et le temps des médias sont bien différents. Les titres des journaux m'affolent : d'un jour à l'autre, on peut lire que l'enquête s'accélère ou bien qu'elle patine selon les cas», explique le magistrat, assurant que son équipe «recueille énormément d'éléments, de témoignages qui nous permettent de tisser un fil et de comprendre ce qui s'est passé». Une centaine d'enquêteurs continuent de quadriller la Quebrada de San Lorenzo, une réserve naturelle, mais le parc est vaste, les sentiers escarpés et la végétation dense. La police cherche notamment l'arme du crime, de calibre 22, qui n'a toujours pas été retrouvée.

Arcades. Ils travaillent d'arrache-pied depuis ce 29 juillet quand ont été retrouvés les corps de deux jeunes Françaises, violées et assassinées, puis abandonnées non loin d'un sentier de randonnée à la Quebrada de San Lorenzo, à douze kilomètres de la ville. Deux étudiantes de 24 et 29 ans, chercheuses en sociologie urbaine à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine à Paris, venues en Argentine pour organiser un colloque à Buenos Aires. Elles avaient décidé de prendre quelques jours de vacances dans cette petite ville montagnarde, toujours grouillante de touristes, qui adorent ses places arborées et ses belles arcades colo