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Libération

Les Canadiens invités à traquer les clandestins «criminels»

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publié le 5 août 2011 à 0h00

Une photo, un nom, une date de naissance et, dans certains cas, un signe distinctif. Voilà les renseignements publiés sur un site internet par le gouvernement canadien pour retrouver 30 immigrés clandestins présentés comme des criminels de guerre. La méthode a porté ses fruits : en moins d’une semaine, cinq d’entre eux ont déjà été arrêtés. Ce succès réjouit autant qu’il inquiète. C’est la première fois que le ministère de l’Immigration sollicite en ligne l’aide du grand public pour retrouver la trace d’immigrés en situation irrégulière. Pire : aucun de ces présumés criminels n’a encore été poursuivi, jugé ou condamné pour crime de guerre. Mais le gouvernement est bien décidé à en découdre avec le «laxisme» supposé du Canada en matière d’immigration.

Divulguée en grande pompe et en plein été par le ministère de l'Immigration et de la Sécurité publique, la liste étonne et détonne. En effet, l'administration canadienne est habituée à protéger les renseignements personnels de ses citoyens comme de ses immigrés, clandestins ou non. Jason Kenney, le ministre de l'Immigration, le sait bien : son ministère s'est opposé à la divulgation de certaines informations au sujet de ces immigrés frappés par un avis d'expulsion. Qu'à cela ne tienne, il est prêt aujourd'hui à corriger la loi pour faciliter, à l'avenir, cette traque d'un genre nouveau. «Je crois que c'est dans l'intérêt public de retrouver ces gens et de savoir ce qu'ils ont fait, a expliqué Jason Kenney à la radio publ