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Libération

Turquie : Erdogan met l’armée au pas

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Pouvoir. Le Premier ministre a imposé les généraux les moins hostiles à l’AKP à la tête de l’institution.
publié le 5 août 2011 à 0h00

Une époque s’achève pour la toute-puissante armée turque, qui longtemps dictait ses choix au pouvoir politique, s’autoproclamant gardienne des valeurs de la république laïque et jacobine fondée par Mustapha Kemal sur les décombres de l’Empire ottoman. Pour la première fois depuis 1923, un Premier ministre, l’islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, a pu imposer ses choix en matière de promotion et de nominations à la tête de l’armée, un domaine jusqu’ici resté une prérogative de la seule hiérarchie militaire. Après quatre jours de réunion, le Haut Conseil militaire (YAS) a annoncé hier les nouvelles nominations à la tête de l’armée après les fracassantes démissions, le 29 juillet, du chef d’état-major, Isik Kosaner, et des responsables des principales branches pour protester contre les arrestations et les procès visant quelque 200 militaires accusés dans de présumés complots contre le gouvernement de l’AKP, au pouvoir depuis 2002.

Complot. Les généraux nouvellement promus à la tête de l'armée, souvent en bouleversant l'ordre de préséance hiérarchique, sont considérés comme les moins hostiles à l'AKP. Révélatrice à cet égard est l'arrivée comme numéro 1 de l'armée de terre du général Hayri Kivrikoglu. Les deux généraux pressentis pour ce poste ont été écartés, l'un parce qu'impliqué dans une enquête pour un supposé complot, l'autre parce qu'il avait refusé de serrer la main de l'épouse voilée du chef de l'Etat, Abdullah Gül.

Autre première : les nominations on