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Libération
Récit

La tragédie des boat people de Libye

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Environ 100 migrants seraient morts sur un bateau arrivé à Lampedusa sans secours de l’Otan.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 6 août 2011 à 0h00

Certains sont morts asphyxiés dans la cale d'un navire. D'autres ont agonisé sur le pont, déshydratés. Trop faibles pour atteindre les côtes européennes, ils sont décédés durant la traversée, leur corps étant parfois jeté par-dessus bord par leurs compagnons de voyage, qui débarquent ensuite, comme des survivants hagards, dans le port de la petite île de Lampedusa, au sud de la Sicile. Depuis mi-mars et le début de l'intervention militaire en Libye, le nombre d'immigrés principalement originaires d'Afrique subsaharienne, qui tentent de fuir les violences en montant sur des embarcations de fortune pour rejoindre les côtes italiennes, s'est élevé à 24 000. Mais dans le même temps,«plus de 1 500 migrants ont été portés disparus», dénonce Laura Boldrini, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). Parti de Libye le 29 juillet, un bateau transportant 370 personnes a ainsi été pris en charge jeudi, soit au bout de six jours d'une odyssée tragique, par les gardes-côtes italiens. Les immigrés ont été débarqués à Lampedusa. Mais environ 100 migrants manqueraient à l'appel.

Cadavres. «Au bout de vingt-quatre heures, nous nous sommes perdus, a raconté une jeune femme. On a erré en mer sans eau et sans nourriture. Quand les premières femmes ont commencé à ne plus résister, à mourir comme beaucoup de leurs enfants, les hommes en pleurs ont été contraints de jeter les corps à la mer…»«Nombre de témoignages d