Andreas Baader, 34 ans, mort suicidé d’une balle tirée dans la nuque. Jan-Carl Raspe, 32 ans, mort suicidé d’une balle derrière l’oreille. Gudrun Ensslin, 34 ans, morte suicidée, pendue aux barreaux de sa cellule par du fil électrique, de l’autre côté du couloir. Le dernier acte de la génération fondatrice de la RAF - Rote Armee Fraktion - s’est joué le 18 octobre, au septième étage de la prison de haute sécurité de Stuttgart-Stammheim. Irmgard Möller, seule survivante gravement blessée avec un couteau à pain, continuera toujours à nier le suicide collectif ; thèse officielle longtemps suspecte, mais aujourd’hui admise comme la plus probable par les historiens.
Quelques heures plus tôt, les hommes de l’unité spéciale antiterroriste GSG9 ont libéré à Mogadiscio les 91 otages du Boeing LH 181 de la Lufthansa, tuant trois des quatre membres du commando «Martyr Halimeh», qui exigeait la libération des détenus de Stammheim. Le lendemain, le patron des patrons allemand Hanns-Martin Schleyer, ancien officier SS, enlevé le 5 septembre par la RAF pour obtenir la libération de ses prisonniers, est exécuté.
Un final de sang et d'horreur qui, même bien après la fin des «années de plomb», continue de hanter l'Allemagne. Et pas seulement elle. «Vivants, leur guérilla nous effrayait ; morts, leurs vies nous bouleversent comme des personnages sortis de la légende du siècle», écrivait ce jour-là dans son éditorial Serge July, le directeur de Libération, évoquant ces «dest