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Libération

Vienne fait tourner la planche à billets syriens

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Répression . Malaise en Autriche alors que la banque nationale imprime la monnaie du régime baasiste.
publié le 6 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 6 août 2011 à 9h30)

A la banque nationale autrichienne (ÖNB), on assure être préoccupé par la question : doit-on continuer à imprimer les billets d’un régime qui massacre son propre peuple ? Personne ne le sait, mais les livres syriennes sont en partie «made in Austria», sortant des matrices de l’institut d’impression de l’ÖNB, au cœur de Vienne.

Depuis trois ans, à coup de liasses de 50, 100 et 200 livres, l’honorable institution renfloue donc les caisses du régime dès que celui-ci se trouve à sec. En 2008, un contrat a été signé noir sur blanc, de banque nationale à banque nationale. Mais 2008 était une autre époque… On ne parlait pas encore de colonnes de chars perçant les villes syriennes. Le président Bachar al-Assad était présenté aux opinions publiques comme un réformateur moderne.

«Désagréables». L'ÖNB avoue aujourd'hui se trouver pieds et poings liés. Mais la banque autrichienne aurait-elle dénoncé d'elle-même ce contrat ? La révolte contre le régime de Al-Assad dure depuis plusieurs mois, la répression se durcit et l'Union européenne a encore renforcé les sanctions contre Damas. Or, c'est à l'opposition syrienne en exil que les Autrichiens doivent de connaître l'existence d'un tel contrat, à la teneur symbolique explosive. Interrogée par la radio-télévision publique ORF, la direction de l'ÖNB jure qu'elle étudie l'accord sous tous les angles, afin d'échapper juridiquement à ses engagements. «C'est évidemment aussi une question de morale», assure le por