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Ukraine : Timochenko défie ses juges

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Procès . L’ex-Première ministre, en détention depuis vendredi, multiplie les déclarations fracassantes.
publié le 9 août 2011 à 0h00

«Libérez Ioulia». Des drapeaux et des slogans. Devant le tribunal de Pechersky, sur la plus grande avenue de Kiev, ils sont plusieurs centaines à protester contre le placement en détention, vendredi, de Ioulia Timochenko, la principale opposante ukrainienne. «La justice n'existe pas chez nous, les juges sont tous achetés», clame Loudmila, la cinquantaine coquette, serrant de rage le poing vers les policiers qui entourent le camp des manifestants, une vingtaine de tentes installées à l'entrée du tribunal. Un millier d'hommes des forces spéciales ont été déployés dans la capitale ukrainienne pour contenir tout débordement. «Je ne peux pas me battre seule avec la police mais, en tant que citoyenne, je me devais d'être ici», souffle Natalia, une femme d'une quarantaine d'années, qui précise être venue «volontairement».

Enquêtes. En effet, selon les rumeurs qui courent en ville, nombre de «sympathisants» de Timochenko, pour la plupart des étudiants et des personnes âgées, seraient rémunérés pour manifester. Surnommée la «dame de fer», Timochenko a fait fortune au début des années 90 en gérant des compagnies gazières. Tête de proue de la révolution orange de 2004, elle a occupé deux fois le poste de Premier ministre, en 2005 et 2007. Sous le coup de plusieurs enquêtes, elle comparaît depuis le 24 juin pour abus de pouvoir dans le cadre de contrats gaziers avec la Russie en 2009. Si elle est reconnue coupable, Io