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Quatre questions sur les émeutes en Grande-Bretagne

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Alors que les émeutes font tache d'huile au Royaume-Uni, on continue de s'interroger sur la portée et la signification de ces violences. Eléments d'analyse avec trois sociologues.
Des pompiers continuent d'arroser des bâtiments qui ont été incendiés lors des émeutes, le 10 août 2011 à Croydon, au sud de Londres. (© AFP Miguel Medina)
par Margherita Nasi
publié le 10 août 2011 à 14h36
(mis à jour le 10 août 2011 à 16h38)

1. En 2005, Tottenham était présenté en France comme un modèle d’intégration. Que s’est-il passé depuis?

En 1985, de violentes émeutes avaient éclaté à Tottenham, rappelle Amin Ash, professeur à l'université de Durham. Depuis, il y a eu beaucoup d'efforts pour aider le quartier. Mais pour le sociologue, «quelqu'un est resté constamment à la marge: la jeunesse, frappée par le chômage». Parmi les districts londoniens, le district d'Haringey, qui inclut Tottenham, se situe en quatrième position au niveau de la pauvreté des enfants, et le taux de chômage s'élève à 8,8%, le double de la moyenne nationale, lit-on sur le Guardian.

Même constat chez Mohammed Marwan, sociologue au CNRS: «Après les dernières émeutes de Tottenham, des initiatives ont été prises. Mais à la longue, dans un contexte d'immobilité, voire de dégradation sociale, la situation se réenflamme, et ce n'est pas si surprenant que ça».

D'une façon plus générale, le politologue Renaud Epstein, maître de conférences en sc