Menu
Libération
Analyse

Le Bangladesh juge les crimes de sa guerre d’indépendance

Article réservé aux abonnés
publié le 12 août 2011 à 0h00

Le Bangladesh s’est replongé dans sa douloureuse guerre d’indépendance de 1971 : le premier procès du Tribunal international des crimes au Bangladesh s’est ouvert mercredi, à Dacca. Avant de reporter l’audience au 18 août, la Cour s’est penchée sur le cas de Delwar Hossain Sayedee. Ce prêcheur de 71 ans, membre du plus grand parti islamiste, le Jamaat-e-islami, est accusé d’avoir tué plus de 50 personnes, commis des viols et converti par la force des Hindous à l’islam.

Que s’est-il passé en 1971 ?

Lors de la partition de l’Empire britannique des Indes, en 1947, deux régions très éloignées et différentes sont fédérées pour former un seul pays, coupé en deux : le Pakistan occidental, à l’ouest de l’Inde, et le Pakistan oriental, dans l’est du sous-continent indien. Très vite, la population du Pakistan oriental, les Bengalais, rejette la domination de l’Ouest. La ligue Awami de Mujibur Rahman, favorable à l’autonomie, remporte haut la main les élections de décembre 1970, mais se voit refuser l’accès au pouvoir fédéral par l’Ouest. Le 25 mars 1971, l’appareil militaire du Pakistan occidental entame une répression sanglante, avec le soutien des principaux partis islamistes de l’Est, dont le Jamaat-e-islam. Aidé par l’Inde, le Bangladesh accède à l’indépendance le 17 décembre 1971. Cette guerre est l’une des plus sanglantes depuis 1945 ; les estimations oscillant entre 300 000 et 3 millions de victimes.

Pourquoi un procès maintenant ?

Depuis 1971, le