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Libération
Récit

Royaume-Uni : Cameron sur la ligne dure

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Le Premier ministre refuse de voir dans les violences urbaines un malaise social et promet de «faire payer» les coupables.
publié le 12 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 12 août 2011 à 18h16)

Bomber le torse en fermant les yeux sur le malaise anglais : les parlementaires britanniques, gauche et droite réunies, ont effectué hier une «démonstration d’unité» face aux émeutiers, évitant soigneusement toute introspection douloureuse.

Pourtant, ils avaient dû lire, hier matin, avant cette session extraordinaire convoquée en urgence au Parlement, le vénérable Times. Evoquant «un été de mécontentement», le journal conservateur s'était mis une épingle à nourrice dans le nez pour citer dans son éditorial les Sex Pistols chantant «Il n'y a pas d'avenir pour les rêves de l'Angleterre». Selon le journal conservateur, le groupe punk «avait tort alors, et il devrait toujours être dans le faux aujourd'hui». Hélas, pas tant que ça : «L'Angleterre n'est pas cassée, mais certaines de ses parties sont endommagées, avec une confiance minée et des perspectives très sombres.»

Simpliste. Comme d'autres pays occidentaux confrontés aux effets croissants de la crise économique et au désenchantement face au modèle capitaliste, le Royaume-Uni n'a aucune perspective à proposer à sa jeunesse laissée pour compte. Mais les politiques se bouchent les oreilles. Les émeutes, les pillages ? Inadmissibles, c'est tout. Nier leurs causes sociales permet d'échapper aux responsabilités. Les conservateurs ont une ligne dure et un schéma simpliste, exprimée par le Premier ministre, David Cameron : les émeutes sont «des actes de délinquance pure et simple».<