A peine confie-t-elle sur Facebook, ce matin d'août, qu'elle rêve de sortir de sa planque pour «voir sa mère et serrer son fils dans ses bras», que des dizaines de ses «amis» se précipitent sur la page de Suheir Atassi pour lui écrire «Sois patiente notre héroïne !» et lui promettre que «la liberté est proche». Traquée depuis sa libération sous caution en avril, l'opposante acharnée à ce qu'elle appelle «la Républicarchie Al-Assad» n'est pourtant pas loin de sa famille, comme elle le confirme en répondant à nos questions par mail. «Mais, désormais, je suis menacée de mort, et pas seulement de prison, il ne faut pas que mes plus proches sachent où je suis pour ne pas être poursuivis», explique-t-elle. Et pour cause, le mari et le beau-frère de l'avocate Razan Zaitouneh, l'autre icône de la contestation syrienne, ont eux été arrêtés en mai, et leur sort inspire «une profonde préoccupation» à l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme, qui affirme «qu'ils sont détenus dans un lieu inconnu pour forcer Razan Zaitouneh à se rendre».
Épines. Les visages de ces deux jeunes femmes sont peu connus, y compris des protestataires qui défilent sous les mots d'ordre qu'elles ont souvent lancés. Mais leurs noms, et plus souvent leurs prénoms, sont étroitement associés aux deux principaux mouvements qui mobilisent les manifestants et réclament la chute du régime de Bachar al-Assad. Suhe