Cette fois, il ne s'agissait pas de manifestations de «mangeurs de sushi» mais de la grogne des «mangeurs de falafels», la classe populaire, descendue dans les rues d'une vingtaine de villes à travers tout Israël pour faire entendre sa voix. Le commentaire, relevé hier dans la presse du pays, illustre le tournant pris samedi soir par la révolte sociale.
Electorat. En rassemblant plus de 70 000 personnes dans les villes périphériques, les organisateurs du mouvement, démarré il y a plus d'un mois, ont prouvé que le mécontentement n'était pas seulement celui des «Ashkénazes gauchistes de Tel-Aviv», comme moquaient certains, mais un mouvement de fond touchant toute la société.
Et pour le prouver, ils ont réussi à mobiliser les foules sur les terres mêmes de l'électorat de Benyamin Nétanyahou et du Likoud. «Je participe à cette manifestation à cause de la pression exercée sur les classes moyennes, expliquait Axelrod, un habitant de Nesher (près de Haïfa, dans le nord du pays), 52 ans, au Yedioth Aharonot. Bibi [Benyamin Nétanyahou, ndlr.] nous a laissés tomber.» «De la même manière que nous l'avons mis au pouvoir, nous le ferons tomber», promettait Uzi Levy à Nahariya (nord).
Après le succès phénoménal de la manifestation qui avait rassemblé près de 300 000 personnes à Tel-Aviv la semaine passée, le mouvement cherchait une manière d’asseoir sa légitimité dans tout le pays. Beer-Sheva, la capitale du désert du Nég