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Libération
Récit

Après les pillages, l’Angleterre traque les «rats à capuche»

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Quelques jours après les violentes émeutes qui ont agité plusieurs villes britanniques, les appels à la dénonciation se multiplient.
publié le 16 août 2011 à 0h00

Les habitants de Clapham Junction, un quartier d’ordinaire tranquille du sud de Londres, ont trouvé un nouveau moyen pour exprimer leur colère : écrire sur les panneaux de bois qui remplacent les vitrines brisées par les émeutiers.

La façade provisoire du centre commercial Debenhams, à côté de la gare, est recouverte de centaines de messages, haineux pour la plupart. «Espèces de rats à capuche, vous ne pouvez rien contre nous» ou «putain de débiles, vous devriez mourir». Certains restent plus modérés : «Il faut faire justice mais serons-nous capables de pardonner ?» Et, au centre d'un panneau en contreplaqué, à côté d'un cœur rouge «We love you Clapham» : «Avis aux professeurs, employés et parents. Allez sur Internet pour nommer et faire honte aux pillards irresponsables.»

«Représailles». Dix jours après les émeutes qui ont fait cinq morts à travers l'Angleterre, les appels à la dénonciation se multiplient, émanant aussi bien de la police et de la presse que de particuliers. Ils s'affichent dans les vitrines des magasins et sur Internet. Encore choqués, aidés par le silence des organisations de défense des libertés, les Anglais ne s'en offusquent pas. «Je ne vois pas où est le problème. Les émeutiers se sont crus tout permis, ils ont même attaqué ici, à Clapham, un commerçant qui organisait des ventes de charité. Ils pensaient que personne ne les reconnaîtrait, que le chaos les protégerait. Mais ils se sont trompés», e