Procès Moubarak, acte II. Le raïs déchu a, une nouvelle fois, fait son entrée sur une civière, hier, pour la reprise de son procès au Caire dans les locaux de l’académie de police.
Comme le 3 août pour l’ouverture, l’ancien président a donné l’image d’un vieil homme affaibli. Le visage émacié, l’air parfois absent, Hosni Moubarak a seulement daigné prendre la parole pour confirmer son identité d’une voix éteinte. Il est accusé d’avoir donné l’ordre d’utiliser des balles réelles contre les manifestants qui réclamaient son départ, tout comme son ancien ministre de l’Intérieur, Habib el-Adli, et six ex-hauts responsables de la police.
Impunité. A ses côtés, ses deux fils Gamal et Alaa, poursuivis pour corruption, semblaient vouloir protéger leur père des caméras. Des images inimaginables il y a encore un mois pour les Egyptiens.
Pourtant, le portrait d'Hosni Moubarak derrière un grillage ne devrait pas réapparaître de sitôt : le président du tribunal a en effet interdit la diffusion en direct à la télévision des prochaines audiences du procès, qui devrait reprendre le 5 septembre. Une initiative destinée à «préserver l'intérêt général», selon le juge Ahmed Refaat, et à permettre aux avocats des 850 victimes tombées lors de la révolution de février de poursuivre l'examen des documents et des pièces à conviction.
Mais dans l’actuelle effervescence, le report d’un procès qui se déroulera désormais loin des yeux du peuple pourrait se révéler à double tranchant