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Libération
Reportage

Djedda, oasis libérale saoudienne

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Les habitants de la deuxième ville du royaume, dont l’atmosphère tranche avec le rigorisme en vogue dans le reste du pays, tentent de se défaire de l’emprise de la police religieuse.
Des pêcheurs dans la mer Rouge à Djedda le 10 juin 2011. (REUTERS)
par Benjamin Wiacek, Envoyé spécial à Djedda
publié le 18 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 18 août 2011 à 12h50)

Un groupe de jeunes, filles et garçons mélangés, discute avec enthousiasme sur les banquettes de la librairie-café Bridges de Djedda, la deuxième ville d’Arabie Saoudite. Le voile négligemment posé sur la tête et laissant dépasser leurs cheveux, les femmes sont assises à côté des hommes. L’endroit ne comporte pas de sections séparées pour les deux sexes, alors qu’une ségrégation est sévèrement appliquée dans la grande majorité des lieux publics.

Des rayonnages en quinconce, remplis de livres en anglais et en arabe avec des biographies, des analyses politiques, des livres touristiques ou historiques, trônent à l’entrée du lieu. Quelques tables et de confortables banquettes occupent le reste de l’espace café-bibliothèque. La décoration est moderne, axée sur l’ouverture artistique. Et les jeunes s’y retrouvent pour utiliser la connexion internet, discuter ou simplement boire un cappuccino en parcourant un bon livre. Ouvert il y a un peu plus d’un an, Bridges a aussi pour ambition de promouvoir la littérature à travers l’organisation d’événements culturels ou de séminaires.

Jeunesse. Ville cosmopolite de par son histoire, point d'arrivée des pèlerins musulmans en route vers La Mecque et important carrefour commercial avec son port, Djedda est la ville qui accueille le plus d'offre culturelle dans le pays, loin des clichés sur l'extrémisme religieux des Saoudiens. Ainsi, durant l'été, alors que beaucoup d'habitants du royaume se pressent sur la côte, le Djedda Summ