La série d’attaques qui a ébranlé le sud d’Israël, jeudi, est la pire que le pays a connue ces dernières années, selon les commentateurs israéliens. Le grand nombre de terroristes impliqués (15 à 20 assaillants), leur lourd armement, composé de fusils, de ceintures d’explosifs, de missiles, de grenades et de bombes placées en bord d’une route, laissent les analystes perplexes : comment un tel commando a-t-il pu s’infiltrer en Israël en plein jour sans éveiller l’attention ? La frontière entre Israël et l’Egypte a été tout de suite montrée du doigt pour sa porosité. Longue de 250 kilomètres, elle court dans le désert du Sinaï depuis la ville d’Eilat sur les bords de la mer Rouge jusqu’à la bande de Gaza, baignée par la Méditerranée.
Sanctuaire. Une frontière gardée, côté égyptien, par des forces que les Israéliens accusent de perdre peu à peu la main sur la région. Ainsi Ehud Barak, le ministre israélien de la Défense, relevait que les attaques de jeudi traduisaient «l'affaiblissement du contrôle de l'Egypte sur la péninsule du Sinaï». Les Américains lui ont emboîté le pas, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, pressant Le Caire de «régler la question de la sécurité dans le Sinaï». Le sort de la vaste péninsule a souvent fait l'objet d'âpres discussions entre Israël, l'Egypte et les Américains, sous le règne d'Hosni Moubarak. Territoire démilitarisé, rendu par Israël à l'Egypte après l'accord de paix de 1979, il est devenu le lieu