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Libération
Reportage

«J’espère que nos dirigeants frapperont Gaza plus fort»

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Cible de tirs de roquettes depuis vendredi, la population de Beer-Sheva veut en finir avec les attaques palestiniennes.
par Serge Dumont, Envoyé spécial à Beer-Sheva
publié le 22 août 2011 à 0h00

Beer-Sheva, capitale du désert du Néguev, ressemble à une ville fantôme. Seules les patrouilles de la police et de la Défense passive circulent le long de ses grandes avenues longilignes. Précédées par le hululement du système «Couleur rouge» (alerte au bombardement), les explosions de roquettes Grad sont suivies par le feulement strident des ambulances du Magen David Adom, l'équivalent local de la Croix-Rouge. «On se croirait revenu à la période précédant l'opération "Plomb durci" [l'invasion de la bande de Gaza en décembre 2009, ndlr]. Cette fois, j'espère que nos dirigeants se décideront plus rapidement à passer à l'action et surtout qu'ils frapperont plus fort, assène Daniel Effergan, un plombier d'origine marocaine résidant près de la vieille ville, en cours de rénovation. Un million d'Israéliens sont forcés de dormir et de manger dans les abris, je ne pense pas que notre gouvernement tolérera longtemps la situation. Soit une trêve est proclamée rapidement, soit Benyamin Nétanyahou va employer les grands moyens car il y va de sa crédibilité.»

«J'appelle Nicolas Sarkozy, Barack Obama, et tous les beaux esprits qui se saoulent de discours sur la paix au Proche-Orient à venir passer une journée à nos côtés pendant les bombardements, enchaîne Ofira Waxman, une habitante de la ville au bord de la crise de nerf. Vous savez ce que c'est de dormir dans un abri mal aéré avec des enfants apeurés ?» Sur le trottoir d'en face, une famille